MARGUERITE MARIVET.
Marguerite DesireeMarivet, née HOLLIER Marguerite, Désirée
Née le 13 août 1909 à Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis), guillotinée le 20 août 1943 à la prison Plötzensee à Berlin (Allemagne) ; secrétaire de la Simex ; militante communiste ; résistante dans le cadre du réseau international dit l’Orchestre rouge.

Fille de Eugène Edmond Hoillier, menuisier de Bobigny et Eugénie Mathilde Schmutz, ménagère, Marguerite, Désirée Hollier se maria le 21 juillet 1928 avec Marcel Raguin à Bobigny. Veuve, elle épousa Roger Marivet à Bobigny le 5 novembre 1930. Celui-citravaillait à la mairie comme commis, et était un dirigeant local du Parti communiste. Le couple s’installa à Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) quand il fut nommé chef de bureau en novembre 1936, puis secrétaire général, la municipalité ayant été conquise par le Parti communiste en 1935, dirigée par Albert Vassart. Le couple, sans enfant, était domicilié 20 rue Saint-Georges (19 rue de la Porte après l’arrestation de son mari). Marguerite Marivet travaillait comme sténo-dactylo. Elle militait également dans les organisations communistes.
Pendant la guerre, son mari fut suspendu de ses fonctions en raison de son militantisme communiste le 1er mai 1940, démobilisé fin juillet, puis arrêté le 10 octobre 1940 et interné au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val d’Oise).
En 1941, Marguerite Marivet dite « Margot » devint la secrétaire de Jules Jaspar, directeur en zone sud de la succursale de la Simex de Marseille, rue du Dragon, entreprise créée par décision des services soviétiques de l’armée (GRU) pour couvrir et financer des activités de renseignement (enregistrée au tribunal de commerce de Paris en septembre 1941). Il s’agissait notamment de pénétrer les services officiels allemands de la Todt chargée des opérations de génie civil et d’approvisionnement et donc de commercer avec les services allemands. Les piliers de ce réseau étaient Léopold Trepper, officier du GRU, Alfred Corbin, patron de la Simex, son ami Hillel Katz proche également avec sa femme, de Marguerite Marivet, Léo Grossvogel, Suzanne Cointe.
En juillet 1942, le Sonderkommando Rote Kapelle, « unité spéciale Orchestre rouge » centralisa l’enquête et la répression des agents de renseignements des réseaux soviétiques en Europe de l’ouest commença. Après la chute du réseau belge, la Brigade spéciale BS1 des Renseignements généraux de Paris, au service du Sonderkommando, multiplia les arrestations, dont le 30 novembre 1942 celles du personnel de la Simex à Marseille, Marguerite Marivet et Jules Jaspar.
Internée à Fresnes, elle fut condamnée à mort lors du procès des membres du réseau, en cour martiale de la Luftwaffe, tenu le 8 mars 1943 à Paris, 62-64 rue du Faubourg-Saint-Honoré, siège du conseil de guerre à procédure accélérée du général commandant militaire de la IIIe région parisienne. Les minute du procès ne sont connues des historiens mais le témoignage de Margarete Barczac, elle-même internée à Fresnes, a évoqué ses confidences de voisine de cellule sur la condamnation à mort de Margot ainsi que celles de Léo Grossvogel et Alfred Corbin.
Le 15 avril 1943, partant de la gare du Nord, le train transporta les condamnés dans des wagons de voyageurs verrouillés, vers Lille puis Bruxelles où les membres du réseau arrêtés en Belgique les rejoignirent. Thomas Fontaine et Laurent Thiery ont reconstitué la liste. Arrivés le 17 avril à Berlin, des hommes furent conduits à la prison de Lehrterstrasse et des femmes à celle de Moabit. Elle lui dit que si elle survivait on pourrait la contacter chez Madeleine Matenot (ou Matelot) 93 rue Belliard XVIIIe arr de Paris.
Le 19 août 1943, elles furent transférées à la prison berlinoise de Plötzensee et le lendemain guillotinées, après avoir été tondues, et les mains liées dans le dos.
Ces sept femmes victimes sont : Suzanne Cointe, Simone Margaret Pheter, agent de la Chambre de commerce belge à Paris, Modeste Erlik née Rottereau, institutrice, du réseau parisien, Anna Maximowitsch, médecin, aristocrate russe liée aux services soviétiques, Marguerite Marivet, Rita Arnould, Flore Springer-Velaerst (Verlagst).
Roger Marivet déporté de Compiègne le 6 juillet 1942, dans le convoi des 45000, vers Auschwitz, y était mort le 10 août 1942. Déportation que son épouse Marguerite ignorait.



Source: https://fusilles-40-44.maitron.fr